de la Communauté de Haïti : Antonia, Rosa, Izabete et Isabel
Bien chère Famille Bleue,
Certainement vous attendez de nos nouvelles qui mettent du temps à arriver.Aujourd’hui nous nous adressons à chacun de vous ; à chaque famille, chaque communauté, chaque collège, à
tous les Amis d’Emilie de toutes les Provinces, Vice Provinces, Délégations....
Nous suivons de près tous les événements : rencontres, professions des jeunes dans la Congrégation, visites, départ d’êtres très chers, préoccupations pour la santé des membres de nos familles ou
amis proches, etc. et aussi la visite du Pape François au Brésil pour les JMJ.
Notre Sœur Antonia se repose, en ce moment, au Mato Grosso. Après l’opération de la cataracte nous lui souhaitons de pouvoir réaliser son désir de « regarder autrement ». Elle a fait un bilan de
santé et tout va bien... nous savons aujourd’hui qu’elle profite des rencontres de famille.
Ici, les vacances scolaires ont commencé. Les jeunes et les enfants ont la capacité de nous faire sentir « qu’ils sont là », partout où ils se trouvent il y a de la musique, du foot, des rires,
des danses. Ces mouvements, accompagnés de la forte chaleur des Caraïbes. Les aînés parmi les jeunes du camp de réfugiés ont eu l’initiative de commencer ce temps de vacances par un championnat
appelé « Championnat de la Paix ». Fruit de la formation commencée par ces adolescents. Ils se sont organisés pour acheter des chemisettes, des ballons, des prix, etc. C’est une grande joie de
les voir dans ce processus «de positionnement, d’appropriation », d’engagement avec leurs décisions, leurs initiatives. Savez-vous qu’Haïti compte un groupe de Sœurs Haïtiennes qui, comme
Izabete, ont reçu la formation à l’institut de Formation Intégrale à Montréal ? Elles aident le peuple à guérir les traumatismes qui les empêchent de prendre en mains leur propre vie. Dans notre
zone de Cazeau, Izabete accompagne de façon personnelle ou en groupe, des femmes, des hommes, des jeunes... les aidant à restaurer leurs forces vitales.
Nous voulons aussi vous annoncer que « l’œuvre du Centre a commencée, oui !!! et s’appellera : “Centre de Formation Emilie de Villeneuve” ; qu’il puisse avoir un impact de transformation sociale
dans la communauté. Il doit être fini dans un an. Les Frères disent qu’il y aura deux premières pierres : l’une pour l’œuvre et l’autre pour notre patience. Avant de commencer les travaux ils
nous ont invitées à participer à une réunion avec l’architecte de l’entreprise qui construit, pour voir les derniers détails, avant de signer le contrat. Nous allons élaborer avec les Frères de
Lassalle un contrat pour ce projet qui nous est commun.
Dans les précédentes lettres nous partagions avec vous nos débuts d’accompagnement de projets, malgré le fait de ne pas pouvoir compter encore sur le Centre, quelques uns sont proposés par nous,
d’autres sont demandés par les familles qui vivent sous les tentes.
La Pastorale des “Timoun Piti » (Pastorale de l’Enfance) prend racine, de plus en plus. A l’intérieur du Camp des réfugiés nous sommes identifiées comme « accompagnatrices des plus petits », à
l’enfant dans son contexte familial. Beaucoup de ces petits ont retrouvé leur poids, grâce aux compléments multivitaminés préparés par Rosa et Olga (laïque brésilienne qui travaille avec nous).
Elle a beaucoup d’expérience sur « la nutrition ». Tous les mois nous contrôlons le poids des petits et les mamans reçoivent une formation pour les aider à améliorer leur qualité de vie.
Lentement, dans le diocèse de Port au Prince, se consolide la formation d’agents bénévoles haïtiens qui s’engagent dans l’accompagnement des familles dans la « pastorale de Timoun Piti ». Dans la
zone de Cazeau nous comptons sur quarante deux agents bénévoles formés, chacun accompagne douze à quinze familles. Ils ont reçu la formation à travers l’Equipe du Brésil : Rosangela et le Père
Ademar. Le 10 juillet nous les recevions chez nous, dans notre maison. Ils ont organisé la formation dans une nouvelle paroisse proche de la nôtre. Nous sommes contentes de l’élection de
Rosangela pour la nouvelle équipe d’animation générale de la Congrégation, mais nous regrettons le travail de coordination qu’elle réalise depuis plusieurs années dans la Pastorale de l’Enfance à
Haïti. Dieu nous apprend, cependant, à croire en la Providence. Il nous a présenté un père haïtien des Oblats de Saint François de Salles, qui a vécu l’expérience de ce travail au Brésil et sa
congrégation le libérerait pour qu’il « s’y consacre à Haïti ». Rendons grâces pour ces attentions du Seigneur envers les plus pauvres. Pour l’instant nous avons presque tout le matériel en
français, nous sommes en attente des traductions en créole.
Nous vous disions que les vacances ont commencé à Haïti et, avec elles l’arrivée de beaucoup de bénévoles qui viennent au pays pour partager la vie du peuple haïtien et collaborer dans divers services. Nous avons reçu vingt six volontaires mexicains de l’Université des Frères Lassalliens. Ils se sont divisés en trois groupes pour aller où les Frères ont leurs communautés : Port au Prince, l’Ile de la Tortue et Cazeau.
Dans notre zone de Cazeau, quelques uns ont travaillé avec leurs élèves, une doctoresse et deux autres jeunes ont donné des soins. Ils sont très attentifs aux familles qui sont dans les tentes.
C’est la deuxième année qu’ils viennent et ensemble nous apprenons à voir ce qui est le mieux. Autant pour eux que pour nous c’est une expérience très riche.
Ils arrivent avec tout le matériel nécessaire pour leur service, ainsi que tous les médicaments pour les maladies les plus communes de la population. Dans leur propre pays ils réalisent des
activités solidaires pendant toute l’année pour ce moment de leur bénévolat pendant leurs vacances. Ils viennent avec une connaissance de base du Créole, ce qui permet la communication. Ils
travaillent évidemment avec les jeunes du quartier et des camps de réfugiés.
Comment nous sommes-nous préparées à ces visites ? Nous sommes parties quatre jours à Abacou où il y a une plage merveilleuse. Les Frères Capucins, nos amis de toujours nous y invitent. Nous
avons vécu 4 jours de repos.
Avant de vous dire au revoir nous voulons DIRE MERCI à la Congrégation : A la Province d’Europe (Acqui, Limoges, Castres, Inner W. etc), d’Argentine-Uruguay (el Notre de Uruguay, San Clemente,
etc) du Mato Grosso, São Paulo, Gabon, RDC... qui ont fait arriver à la Maison Mère pendant le Chapitre Général, le montant des travaux, solidarité réalisés en faveur d’Haïti. MERCI aux lycées,
collèges et communautés qui ont mis « leurs yeux et leur cœur à Haïti ». Dans les valises il y avait des « cadeaux » pour la communauté, des médicaments contre le choléra et tout type de lunettes
de soleil. Merci à TOUTE LA FAMILLE BLEUE !En ce jour de Sainte Marthe, nous vous laissons toutes et tous dans l’Amour de Notre Père. Nous vous y laissons avec cette capacité de choisir la
meilleure part. Nous vous embrassons très fort !!!
Communauté Missionnaire à Haïti: Antonia, Rosa, Izabete et Isabel
Nos trois "Sœurs Bleues", avec 200 consacrées se sont rassemblées pour Écouter Dieu dans la voix des pauvres en Haïti ! Comment les accompagner vraiment pour un développement humain Intégral ?
Propos recueillis par Izabete Dal-Farra,cic le 25/04/2014
Port au Prince 25 août 2012 - Haïti
Très chers laïcs, frères, sœurs,
Vous attendez sûrement des nouvelles après le passage du cyclone Isaac par ici. Il nous a surprises dans des lieux différents, Antonia et Rose à Port au Prince, Isabel à Arcahie, faisant sa retraite au Monastère St. Benoît. Pendant toute la journée la Défense Civile l’annonçait, en alertant la population, pour que des mesures de précaution soient prises et appelant à la solidarité. Au fur et à mesure qu’avançaient les heures l’annonce devenait plus préoccupante en répétant que « Haïti était en alerte rouge car le cyclone se trouvait sur le pays et on ne savait pas quand il allait toucher terre » Le pire c’est que la nuit arrivait… ceux qui ont vécu quelque chose de semblable pourront comprendre ce que cela signifie. Pour nous, c’était la première fois. On a commencé à entendre comme le bruit d’un avion à l’atterrissage, puis des sifflements terrifiants qui s’éloignaient et s’approchaient de la maison, toujours plus forts, dévastant tout, on le sentait tourner en faisant de grands cercles, qui s’approchaient, chaque fois plus puissants. Nous n’avions pas de lumière…même fenêtres et portes fermées, toute sorte d’insectes, de feuilles, de poussière asphyxiante pénétraient. On avait la sensation que tout allait être arraché sur son passage. Nous lui avons donné l’ordre de s’arrêter, de se calmer, mais il n’en a pas tenu compte ! Nous avons manqué de foi. Qu’est-ce que l’on se sent petites face à de tels phénomènes. Très grande tension durant quatorze heures, prière ininterrompue, en pensant aux plus pauvres, qui sont les premiers à souffrir de ses terribles conséquences. Nous étions sous un toit en dur, mais ceux qui étaient sous les tentes ? Effectivement, à son passage les plus grandes pertes se trouvent chez les plus pauvres.
Grâces à Dieu il n’y a pas eu trop de victimes, mais il y en a eu. Ce sont les arbres qui ont été le plus détruits, les parcs, les tentes. La pluie suivait si dense qu’il y eut beaucoup d’inondations.
Nous aurions voulu vous transmettre « tout de suite de nos nouvelles » sachant que vous seriez préoccupés, mais c’était impossible, par manque d’énergie, de téléphone, etc. Croyez que nous nous sommes accrochées à la communion de vos prières. Et maintenant que nous pouvons ouvrir le courrier nous trouvons tous vos messages, qui nous disent votre solidarité et vos prières pour le peuple d’Haïti.
Rosangela se trouvait en ce moment à Port au Prince et elle a revécu une expérience très forte, après avoir survécu au séisme de janvier 2010, elle cherchait « des lieux insolites où trouver un meilleur refuge ». Imaginez les sentiments de ceux qui se trouvent dans une telle situation de vulnérabilité.
A vous tous, toutes, chers amis, nous ne voulons pas vous laisser plus longtemps sans nouvelles ! Nous vous devons une plus longue lettre. Et aussi vous dire que le 1er septembre IL FERA UN AN QUE NOUS SOMMES ARRIVEES A HAITI. Très bon anniversaire pour vous tous qui, d’une façon ou d’une autre, VOUS ETES ICI AVEC NOUS. La Communauté Missionnaire à Haïti vous embrasse,
Antonia, Rosa e Isabel
Nos trois sœurs se préparent et vivent un temps ensemble avant de s’envoler. C’est une « mémorable époque » dirait notre Bonne Mère où, conscientes des risques, la Congrégation s’engagent solidaire aux côtés du peuple haïtien. Nous entendons Emilie nous redire « au dépens de notre repos, de notre santé, de notre vie même s’il le fallait ». Prions pour nos sœurs et merci pour la collecte qui a donné 1300 euros.
Haïti
Nouvelles de nos soeurs missionnaires :
Il y a longtemps que nous voulions vous faire partager ce que devient notre vie Bleue en Haïti, mais pour un motif ou pour un autre, nous avons pris bien du retard dans les nouvelles...
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