Que s'est-il passé entre les deux "ÉMILIE-ÉMILLY"


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Emilly Maria de Souza est née le 2 août 2007 dans la Cité de Orocó, Pernambuco, Brésil.

Ses grands-parents maternels,

José Rafael Filho et

Helena Maria da Silva habitent, dans le quartier

JardinPetrópolis 

à Petrolina.

 

 

Au moment des faits, ses parents, Luiz Viturino de Souza et Edilene Maria de Souza venaient d’arriver à cet endroit avec leurs trois enfants et habitaient avec les grands parents dans l’attente de trouver une solution à leur situation.


Voici le récit que Sœur Ana Célia de Oliveira nous fait de ce lieu et des premiers évènements de l’accident subi par milly Maria de Souza :

 « Jardin Petrópolis est une communauté marginalisée et appauvrie par la situation sociopolitique. Au début de cette mission les familles sont devenues mes préférées. J’étais attentive à leurs besoins et à ceux du quartier. Je participais et j’encourageais les personnes à participer aux réclamations pour le bien du quartier.

La famille de Mr Rafael était toujours avec moi, m’aidait et stimulait les personnes. Dans l’humilité et la simplicité, elle a offert sa maison pour la réflexion biblique, les célébrations dominicales et même pour un projet d’Education : "Pernambuco Alphabétisé". Plusieurs réclamations ont été faites pour que le quartier puisse avoir l’eau, la lumière, et de meilleures conditions de vie.

 Dieu a regardé l’humilité de cette famille ! Chaque jeudi et fin de semaine, j’étais avec eux. Le soleil chaud du jour, le noir de la nuit, car il n’y avait pas de lumière dans la rue, ne m’empêchait pas de répondre à mon engagement.

Le 5 mai 2008, en arrivant à la maison pour le dîner, Ana Lúcia Galdino me dit que l’on avait appelé du Jardin Petrópolis pour dire que la petite fille de Mr Rafael avait subi un choc électrique dans la prise du ventilateur ; très mal elle avait été transportée à l’hôpital Dom Malam où elle avait été admise aux soins intensifs. Immédiatement j’ai pris l’image de notre bonne Mère Emilie contenant la relique de son voile et j’ai demandé à Dieu, par l’intercession d’Emilie de ne pas permettre la mort de l’enfant mais qu’elle guérisse. Pendant que je faisais cette prière, j’ai senti une force qui n’était pas mienne, mais qui venait de Dieu et qui m’a donné la certitude, dans la foi, que l’enfant vivrait et qu’elle serait guérie. Cette image je la gardais précieusement avec moi depuis plusieurs années me promettant de ne la donner à personne, car dans mes difficultés, lorsque je demandais de l’aide à Dieu par l’intercession d’Emilie en tenant la relique entre les mains, j’étais toujours exaucée. J’ai partagé tout cela avec mes sœurs et nous avons prié ensemble.

Le Grand Père
Le Grand Père

Le 8 mai, je suis allée à Jardin Petrópolis avec Ana Lúcia Galdino (Aspirante) pour la réflexion biblique dans les familles. Quand je suis arrivée chez Mr Rafael, la famille était complètement découragée et triste. J’ai essayé de la tranquilliser leur disant que l’enfant guérirait. Je me suis informée de son nom et quand j’ai entendu qu’elle portait le nom d’Emilly, j’ai dit : "Emilie ! c’est le nom de notre fondatrice !". 

La Grand Mère
La Grand Mère

J’ai pris l’image qui avait la relique, nous avons prié ensemble en demandant la guérison de l’enfant. J’ai ensuite suggéré que l'on porte la relique à Emilly, à l’hôpital. J’ai demandé une photo de l’enfant que j'ai mise auprès du Saint Sacrement dans notre petit oratoire ».


Le jour de l’accident, Emilly Maria de Souza avait 9 mois et était dans la maison des grands-parents maternels. Il faisait très chaud et le ventilateur était branché avec un prolongateur sur le sol. Emilly se traînait par terre et marchait déjà à quatre pattes. Le papa a dû s’absenter un moment pour aller répondre au téléphone.


En rentrant dans la maison, l’oncle Fabio a vu la petite immobile, avec le doigt dans la prise de courant. Il a compris tout de suite la situation. Il touche l’enfant et s’exclame : « elle a reçu une décharge électrique » ! Il a débranché immédiatement le prolongateur. Le papa au retour voit Emilly toute recroquevillée. Il a pris l’enfant évanouie dans ses bras, a tiré sa langue et a crié : « Ma fille a eu un choc ! » Le choc électrique avait, en effet, été terrible… Il est sorti en courant, demandant de l’aide. Son beau-frère l’a accompagné aux Urgences les plus proches. Le chauffeur qui les a emmenés n’avait pas le permis de conduire, mais à cause de la gravité du cas, il n’a pas hésité à prendre la voiture.


En arrivant à l’hôpital, Emilly était violette, évanouie, sans pulsation, ni respiration : elle faisait un arrêt cardiorespiratoire. Le médecin qui l’a visitée a dit : votre fille est morte, que voulez-vous que je fasse ? » Le papa a supplié : « Elle n’est pas morte. Faites tout ce que vous pouvez ! »

L’oncle Fábio, est revenu à la maison en pleurant et en disant que le médecin n’avait pas donné d’espoir. A ce moment-là tous dans la salle se sont mis à pleurer.

 

Le médecin de garde, Dr Jairo de Lima Ferreira a essayé de réanimer l’enfant. Habituellement les médecins le font pendant 20 minutes. Dans le cas d’Emilly, il a essayé pendant une heure. Quand le cœur a commencé à donner le premier signe de vie, il a pris l’ambulance et l’a emmenée à l’hôpital Dom Malan.


Quand Emilly est arrivée à l’hôpital dans un état très grave : entubée, évanouie, décomposée, violette, il n’y avait pas de service d’Urgence pour les enfants. La doctoresse qui coordonnait le Secteur, Dr. Maria Nazaré Marinho Alencar, demandait depuis deux ans, l’autorisation d’ouvrir le secteur des enfants. Mais jusqu’à ce jour elle recevait toujours la même réponse négative : « On n’a pas les moyens… ».


La veille de l’accident d’Emilly, la Dr. Maria Nazaré a reçu un coup de téléphone l’informant qu’on lui donnait l’autorisation d’ouvrir les Soins Intensifs pour les enfants. Ce fut donc la première à bénéficier des Soins Intensifs de l’hôpital Dom Malan, le N°1.


Elle y est restée 10 jours et ensuite 6 jours dans la section de Pédiatrie. Le médecin qui l’a accompagnée disait à la famille : « Si Emilly sort d’ici en vie, elle ne va plus ni voir, ni entendre, ni parler et encore moins, marcher ».

Elle est sortie de l´hôpital le 20 mai et effectivement, elle ne voyait pas, ne parlait pas, ne faisait que pleurer, la tête tournée en arrière.
Le 21 mai nous avons commencé la neuvaine à Mère Emilie de Villeneuve.
La neuvaine s’est terminée le 29 et Emilly s’est arrêtée de pleurer et a commencé à s’asseoir. Et le 30, à 18 heures, son état clinique a changé complètement. Emilly, à partir de cette date, a commencé à se développer comme une enfant normale, avec les caractéristiques propres à son âge. Aujourd’hui elle est une fillette jolie, joyeuse et communicative.



Le Signe de l'amour de Dieu : étude de Sr Susana Ramos

 29 septemre 2011 : Avant que ne commencent les festivités pour le jour d’Emilie, je veux vous faire part un peu de ma lecture du "Signe de l'amour de Dieu". J’ai senti le besoin d’être, moi aussi, témoin et de voir comment les sœurs et la communauté locale vivent le fait.

Dimanche aura lieu la célébration à la Cathédrale.

Dans cette région du Brésil (Nordestina) quelques secteurs sont extrêmement pauvres… Paraphrasant St Augustin, on pourrait dire : "où a abondé la pauvreté, a surabondé la grâce", parce que les miracles y sont multiples : visibilité de ce secteur paysan sans terre, mobilisation de la communauté, ouverture de l’Eglise… et avec un sens de foi qui semble une nouvelle page biblique.Devant tout cela je ne pouvais pas rester silencieuse.

 Je le fais aussi pensant et sentant que vous auriez aimé participer à cet événement. Dieu veuille qu’il soit aussi plein de vie qu’il est pour moi.

Si le don de la foi vient comme un cadeau, c’est pour qu’il soit accueilli et partagé.                                                       

 


Le Miracle et les protagonistes

Dans notre passage dans les communautés, nous nous sommes senties attendues et reçues avec les merveilles que fait le Seigneur, avec cette émotion fraîche que provoque les derniers événements.

 Avec Ana Celia, Fátima et Yolanda, il y a aussi Maria Luiza, et les unes et les autres commencent à raconter tout ce qui est arrivé concernant “la guérison miraculeuse de la petite Emilly”.

 

Aussi important qu’est un MIRACLE, il y a la lecture que nous en faisons. Nous sommes restées un long moment à écouter comment les choses se sont passées, et dans chaque morceau des nombreux récits apparaissent de petits miracles... qui entrelacés les uns avec les autres ont rendu possible le grand miracle du “retour à la vie de la petite Emilly”.

 

Un miracle se définit comme un fait qui ne peut pas s’expliquer à partir d’une pensée scientifique, heureusement que ce mode d’interprétation n’est pas le seul, et qu’il existe d’autres catégories pour expliquer l’inexplicable, et c’est le langage de la foi. Comme son étymologie l’indique “miraculum”, veut surtout dire regarder. C’est alors à cet autre type de regard que nous faisons appel.

 

Si, comme le dit la lettre aux Hébreux : “La foi est la garantie de ce que nous espérons, la pleine certitude de ce que nous ne voyons pas” (Cf. Hb 11,1), nous sommes ici face à une expérience parfaite de cette confiance extrême dans le Dieu de la vie.

 Les preuves : Quand Emilly a été victime de cet accident fatal, elle a été, comme il fallait s’y attendre, porter à l’hôpital. Là un médecin l’examina très sérieusement. Selon la routine médicale il devait essayer de la réanimer durant 20 minutes, mais, bouleversé par la situation, “espérant contre toute espérance, il crut.” (Cf. Rm 4,18ª), et il pratiqua des exercices de réanimation durant une heure. Emilly resta sans réponse et extrêmement faible, tandis que le Docteur remplissait la feuille d’un registre qu’il marqua d’une croix : La patiente :

Voit                        oui ( )   non (x)

Entend                   oui ( )   non (x)

Parle                      oui ( )   non (x)

Reconnaît              oui ( )   non (x)

Respire                  oui ( )   non (x)

Signes vitaux         oui ( )   non (x)

 

 Conclusion : PCR = Arrêt cardio-respiratoire

Le diagnostic donné à la famille a été le pire : comme il n’y a pas de réponse de la part de la patiente, on ne peut rien faire, il n’y a rien à espérer.

 

  • Parfois l’impuissance nous fait nous tourner vers d’autres forces, à ces médiation Sr Ana Celia met la main sur une ancienne relique d’Emilie qu’elle gardait jalousement depuis son noviciat, et l’invoquant avec insistance lui rappela son option et son amour en faveur des pauvres et de ceux qui souffrent. C’est ainsi que la Sœur s’inscrit dans cette longue liste de femmes qui n’hésitent pas, même devant la mort, elle croient comme le faisait Marthe de Béthanie au temps du Nazaréen, quand elle disait : “Si, Seigneur, je crois que tu es le Messie” (Cf. Jn 11, 27).

 

C’est ainsi qu’a commencé l’histoire qui a mis en relation la Bonne Mère avec la petite Emilly, demandant à la première son intercession pour que la seconde puisse vivre, et au bout de neuf jours, la petite donna la preuve du miracle récupérant ce que le mot miracle signifie : “elle voyait de nouveau”.

 

Avant de confirmer ce prodige, Emilly a dû passer par beaucoup de diagnostics. Elle qui, si par miracle restait vivante, serait totalement diminuée dans toutes ses fonctions. Aujourd'hui elle se révèle, bien au contraire, comme une fillette pleine de vie. Alors qu’elle attendait d’être observée par le neurologue afin de l’occuper pour qu'elle ne s’ennuie pas, Sœur Ana Celia qui accompagnait sa maman,  commença à sauter la tenant par ses petits bras, elle riait beaucoup et si fort, que la sœur lui demanda de rire avec moins d’éclat parce qu'elle gênait certainement le Docteur, alors celui-ci dit à la Sœur : - laissez-la rire, sauter, crier, cela fait partie du diagnostic, la voir pleinement rétablie.

 

Redonner sens aux faits : Si un choc électrique laisse pratiquement sans vie la petite Emilly, une autre énergie, celle qui provient de la foi et de l’espérance l’a rétablie. Mystérieux pacte d’amour, de solidarité et d’engagement avec la vie, de sa famille, des voisins, des médecins, des infirmières et de nos sœurs.

 

Nous ne devons pas ignorer non plus qu’Emilly appartient à une famille sans terre, qui a dû émigrer sur les bords du Río San Francisco à la périphérie de Petrolina dans le Nordeste du Brésil, cherchant un avenir meilleur. L’accident a mis encore davantage en évidence les situations de nombreuses familles, comme aussi leur vif désir de vivre dans la dignité.


       Alors quand l’Eglise de Jésus ne compte déjà plus sur cette colonne de témoins et de prophètes qui accompagnaient la lutte et les conquêtes des sans terre, maintenant que beaucoup de pasteurs tournent leur houlette vers d’autres priorités, la “guérison miraculeuse de la fillette d’une famille paysanne sans terre”, attribuée à la Bienheureuse Émilie nous invite à continuer à croire et à bâtir le droit et la justice des sans terre, sans toit, sans… avec un pacte de solidarité et d’inclusion sociale renouvelé.

       Durant un mois se sont succédés de multiples témoignages, de tous ceux qui ont été témoins du “fait miraculeux”. L’Eglise locale en compagnie de María Luiza comme postulatrice de la Cause de Canonisation d’Emilie a suivi chacune des relations et les a examinées avec une grande attention.

Tous sont émerveillés de voir combien la foi a grandi chez ces gens qui, avec beaucoup de simplicité et d’émotion, raconte avec de minutieux détails le grand événement du “retour à la vie de la Petite Emilly”.


Emilly Maria de Souza est née le 2 août 2007 au Brésil. Elle avait 9 mois quand elle a été victime d’un accident, le 5 mai 2008. Il fait très chaud à Petrolina et le ventilateur de la Maison était branché avec un prolongateur. Emilly était sur le sol, déjà elle se traînait à quatre pattes. Le papa, Luiz Viturino de Souza, sortit un moment pour répondre au téléphone. A son retour il vit Emilie toute recroquevillée sur elle-même. Elle avait mis son petit doigt dans la prise de courant. Le choc fut terrible... Il prit sa fille, tenta de tirer sa langue et sortit en courant demandant de l’aide. Son beau-frère, Fabio José Rafael, l’accompagna au Poste de Santé le plus proche. Le chauffeur de la voiture qui les a emmenés n’avait pas de permis de conduire, mais face à l’urgence il n’hésita pas un seul instant. A leur arrivée au Poste de Santé SAMU le médecin a examiné Emilly et une heure plus tard l’a transférée sur l’hôpital Dom Malan.

Le second médecin déclara qu’il n’y avait rien à faire, que l’enfant était déjà morte. Le papa insista beaucoup pour que sa fille reste à l’hôpital et demanda que l’on fasse tout ce qui serait possible pour elle. Elle vit, affirmait le papa. Face à cela le médecin garda l’enfant et Emilly est restée 10 jours aux soins intensifs et 6 en pédiatrie avant d’être ramenée chez elle, bien mal. Le cas est très grave dit le médecin et il déclara qu’il ne pouvait rien faire de plus ; que si elle reprenait vie, elle ne pourrait ni voir, ni entendre, ni parler et encore moins marcher.

Quand elle revint de l’hôpital elle ne faisait que pleurer, ne contrôlait aucun de ses membres, son cou était mou, n’avait aucune fermeté pour soutenir sa tête, et restait tourné vers l’arrière. Elle ne voyait rien, pas même les personnes. Elle était comme une poupée de chiffons.

Le 21 mai soeur Ana Célia de Oliveira a été jusqu’à la maison du grand-père maternel d’Emilly, le Senhor Rafael. Cette maison est le centre de la mission, le lieu de rassemblement pour la prière de la communauté. C’est là que commença la neuvaine à la Bienheureuse Emilie de Villeneuve avec la présence de la petite Emilly. Toute la famille se réunit dans la salle et soeur Ana Célia tenait dans ses bras Emilly, totalement défigurée, avec un cou sans consistance et ne pouvant maintenir la tête et aveugle. Elle criait de douleur, pleurait et ne s’alimentait pas.

Le 29 se terminait la neuvaine. Et voilà que le 30 à 18 h, selon le récit de quelques membres de la famille, Emilly commença à manger, à voir, à dormir et son cou revint à sa position habituelle.

Depuis ce jour Emilly poursuit une évolution normale, comme en témoigne les certificats médicaux. (Lettre de Soeur Maria Luiza  le 20 septembre 2011)