Quelle spiritualité pour Haïti, aujourd’hui
A cette question je répondrais: “Une spiritualité à partir de l’urgence, ou à tonalité d’urgence”. Haïti est, en effet, dans une situation d’urgence. Elle nous lance un S.O.S, un cri aigu de « AU SECOURS ». Ne pas écouter ce cri et voir comment y répondre, rendrait abstraite et hors sujet notre spiritualité. La spiritualité bien sûr, n’est pas en elle-même la solution aux problèmes d’un peuple. Il peut exister, cependant des formes de spiritualité, de piété, de religion, ou d’idéologie qui ne peuvent pas apporter au peuple une contribution originale dans sa lutte pour la vie.
Une spiritualité, aujourd’hui, doit nous renvoyer à Jésus et à lui ressembler. Sa mission a été et continuera d’être la révélation de Dieu comme étant le Dieu de la vie. En son Nom, Il affirme qu’il est venu pour donner la vie en abondance (Jn 10, 10). Une spiritualité à tonalite d’urgence telle que nous allons la présenter en est une qui veut purifier et combattre toute image de Dieu qui ne le révèlerait pas comme le Dieu de la vie et non de la mort.
Nous voulons une spiritualité qui interpellerait du même coup la femme et l’homme haïtiens à mener une lutte acharnée, et en urgence, contre toutes les formes de mort qui menacent le pays et dont les germes sommeillent en chacune et chacun de nous. Une telle spiritualité libératrice et prophétique sera pour nous un allié sûr dans notre combat pour la vie. Quelle spiritualité pour Haïti, aujourd’hui ? C’est une spiritualité de la vie et pour la vie.
Réaliser notre mission dans ce contexte d’urgence, c’est à la fois écouter le cri perçant et l’appel de la réalité haïtienne ; c’est développer un style de vie, une manière d’être et d’exister que j’appellerais « Une Spiritualité pour l’Haïti d’aujourd’hui. Une spiritualité qui nous tient éveillés et attentifs aux signaux alarmants que nous envoie l’urgence haïtienne. » D’où, deux sections dans mon exposé, qui n’est qu’un essai: l’une sur la localisation de l’urgence haïtienne, l’autre sur le jalon d’un nouveau style de vie, d’une nouvelle manière d’exister, aujourd’hui ; en d’autres termes « une spiritualité à l’heure d’Haïti ».
I
L’urgence comme un cri de la réalité haïtienne
Je vais énumérer simplement l’urgence en Haïti, avec peu de description et de commentaire. Vous qui côtoyez le quotidien haïtien, vous verrez tout de suite que je n’invente rien :
1. Urgence écologique : notre couverture végétale est à 2%, ou même moins selon certains experts. C’est alarmant. Nous allons en pente douce vers un processus de désertification, avec toutes les conséquences possibles et inimaginables. L’environnement haïtien nous lance un S.O.S. Il y a urgence écologique.
2. Urgence économique : la pauvreté extrême et la misère nous crèvent les yeux et le cœur. Quand l’être humain n’a pas le minimum de bien-être, il ne peut pas pratiquer la vertu. Il vit dans des conditions de dégradation et de déshumanisation. Il peut haïr les autres et même se haïr soi-même. La misère peut conduire à la révolte et à l’instinct de destruction, et en Haïti, nous en sommes à un pas. Haïtiens et Haïtiennes, nous devons vite arrêter cette course infernale et galopante vers la mort. Il ne reste pas beaucoup de temps. Il faut faire vite. Il y a urgence économique.
3. Urgence sociale : Haïti est un « pays en plusieurs pays », avec un scandaleux fossé entre chaque catégorie sociale. Il y a l’Haïti des très riches. Il y a l’Haïti des riches. Il y a l’Haïti de la classe moyenne, dont une partie est riche, une autre moins riche et une autre au milieu. Il y a l’Haïti des gens de condition modeste. Il y a l’Haïti des pauvres, les uns plus pauvres que les autres, certains gardant encore leur dignité et d’autres la perdant. Il y a enfin, l’Haïti des miséreux, le dernier et le plus bas niveau des classes sociales haïtiennes. Oui, nous sommes un pays divisé en plusieurs pays. Le drame est alors le suivant : les très riches sont moins nombreux que les riches qui eux sont en minorité par rapport aux trois degrés de la classe moyenne. Ceci, c’est en aval. En amont, les miséreux seraient plus nombreux que les pauvres qui eux-mêmes dépasseraient en nombre les personnes de condition modeste.
Chez nous, ceux et celles qui en ont moins sont de loin les plus nombreux par rapport à ceux et celles qui en ont plus. Si par hypothèse, on additionnait toutes les petites bourses des miséreux, des pauvres, et des gens de modeste condition, les trois ensemble constitueraient la majorité par rapport à la minorité. La société haïtienne est vraiment une société éclatée. Comment alors arriver à un seul pays, à un seul peuple, où l’union serait notre force pour arrêter la course du fléau qu’est la misère ? Le cri pour l’unité et l’intégration sociale est perçant, aigu, troublant. Le déséquilibre de notre société et le fossé qui nous sépare les uns des autres entrainent une surpopulation, une sur-urbanisation et une sur-bidonvilisation. Un S.O.S. nous est lancé. Il y a urgence sociale.
4. Urgence d’éthique en politique : comment expliquer que la politique, un art si grand et si beau, d’une importance et d’une responsabilité si élevées, n’ait pas encore, chez nous trouvé toute sa valeur ? nous n’arrivons pas encore à la traiter avec honneur et respect. Pas étonnant que nous soyons, aujourd’hui, à un niveau de sur-sous-développement. Nous devons alors, tout de suite, cesser de faire de la politique un lieu de pouvoir économique et de prestige social, de corruption et d’improvisation. Les plus incapables, n’ayant pas de compétence, ni d’expérience pour subir l’examen d’accès y voient alors leur place. Cette insulte infligée à la politique dont la mission est de servir, doit faire place à une autre compréhension. Il s’agit, en réalité, d’une véritable conversion dans le domaine. Un S.O.S., un cri aigu est lancé : « c’est assez ». Une politique haïtienne sans éthique met la nation en péril. Il y a urgence.
5. Urgence œcuménique pour la vie d’Haïti : La vie d’Haïti est en danger. À elle seule, la situation écologique et environnementale est déjà une menace. Aucun individu, laissé à lui tout seul, aucun groupe isolé, aucune religion faisant cavalier seul, ni le peuple tout seul, ni l’Etat tout seul, ni l’aide étrangère toute seule ne pourront sortir Haïti du chaos où elle se trouve. Sans la contribution intelligente de chacun et chacune, dans une solidarité collective, une plus grande misère sera notre lot.
Le mot clé est œcuménisme : l’œcuménisme des chrétiens entre eux ; des chrétiens, des croyants, et non croyants entre eux. Il s’agit ici d’un œcuménisme pratique, réclamé par une vie menacée et à secourir. Il y a urgence.
6. Urgence de changement de mentalité : Dans notre mentalité, il y a un aspect magique, superstitieux et fétichiste. Une telle mentalité ne nous aide pas à aplanir la montagne de nos problèmes. Les cris de la faim et de nos souffrances percent nos oreilles et notre cœur pour une conversion de mentalité. Il y a urgence.
7. Urgence d’égalité et de respect mutuel entre l’homme et la femme : le complexe d’une supériorité de l’homme par rapport à la femme est un autre trait négatif de notre mentalité. Que Dieu ait créé égaux, à son image et à sa ressemblance, le masculin et le féminin, ce n’est que théoriquement que nous serions prêts à l’accepter. Nous sommes enclins à identifier l’homme avec la tête et la raison, fait pour commander et diriger. Il serait détenteur de l’autorité, une autorité qui viendrait de Dieu. La femme serait le symbole du cœur, de la tendresse, des sentiments et de l’émotion. Elle serait le sexe faible par rapport au sexe fort qu’est l’homme.
Nous ne nous rendons pas compte qu’en cataloguant ainsi le réel, nous le déformons et le déséquilibrons, faisant de l’homme et de la femme des êtres incomplets ; et ce, pour notre malheur, car en créant l’unité dans la différence, l’unité de deux êtres complémentaires, c’est là que se trouve la vérité et la sagesse. La réalité crie pour que nous arrêtions de la mutiler par une anthropologie et une spiritualité de dichotomie et de massacre. Il y a urgence.
8. Urgence d’une éducation à la non-violence : Ce que nous avons détruit et brûlé par nos grèves et nos manifestations est d’un prix incalculable. Les grèves et les manifestations sont un droit pour résister à l’injustice de nos structures sociales peccamineuses. Mais, quand elles sont dirigées par la violence, la haine, nos émotions débridées, quand ce sont elles qui nous dirigent et non pas nous qui les contrôlons et les organisons, elles contribuent à détruire ce que nous avons péniblement réussi à construire après l’indépendance de 1804.
Le « koupe tèt boule kay » et le marronnage utilisés durant le temps colonial étaient des techniques de guerre contre le colon ennemi. Leur reproduction, aujourd’hui, dans la lente et difficile construction de notre patrie commune, est un signe de notre sous-développement. Il importe une éducation à une modalité de grèves et de manifestations sans destruction et sans violence ; celle-là sera plus efficace à long et à moyen terme. La raison et la sagesse nous appellent à de nouvelles méthodes de défendre nos droits. Il y a urgence.
9. Urgence d’une pédagogie pour la relation des deux langues nationales : il y a urgence de trouver patriotiquement et pragmatiquement la possibilité pour nos jeunes et la nouvelle génération de parler et d’écrire correctement nos deux langues, le créole et le français. Il faut arriver dans la construction d’une nouvelle Haïti à empêcher que la langue créole parlée par tous les Haïtiens et Haïtiennes, soit une langue dominée par le français, parlé par une minorité. L’heure devra arriver où dans notre pays nous puissions parler et écrire nos deux langues. Il y a urgence.
10. Il y a une urgence que l’instruction civique soit étudiée dans nos écoles pour inculquer à nos jeunes des valeurs tels que : le respect de l’autre, le dialogue, l’unité dans la différence et la diversité, le partage, la justice, la transcendance, la gestion de l’échec, l’honnêteté, la franchise, l’identité, la liberté et ses limites. Ajoutons aussi la beauté de l’affectivité, de la sexualité et de ses règles, l’intériorité, la capacité mortifère de la drogue, l’acceptation de soi et l’acceptation de l’autre, le pardon accordé à soi et à l’autre.
11. Il y a urgence d’éduquer à une mentalité scientifique opposée une mentalité naïve, simpliste, infantile, acritique et aliénante.
12. Il y a urgence d’approfondir des thèmes comme l’émotion, les sentiments, la beauté, l’esthétique, l’admiration, l’étonnement et le silence.
13. Il y a urgence d’apprendre à bien articuler le JE et le NOUS, le privé et le public, le personnel et le communautaire, le donner et le recevoir, le plaisir et la joie du don de soi, la force et la faiblesse, la possibilité et la limite.
En somme, découvrir et accepter que l’urgence est une marque de notre réalité haïtienne ne doit pas conduire au pessimisme, mais plutôt à l’espérance et à l’engagement pour la vie de notre peuple, un peuple plein de potentialité, de créativité et de courage. Notre objectif est de développer une spiritualité qui nous accompagne dans la gestion des urgences, dont la première de toutes est celle de venir tout de suite au secours de la Nature, de l’environnement, de l’écologie. C’est une question de vie ou de mort, car il ne nous reste pas beaucoup de temps pour agir. Si nous perdions la bataille écologique et environnementale, nous n’existerions plus pour aucun autre combat. Nous n’aurions plus ni table, ni fleurs pour célébrer toute autre forme de victoire.
II
Jalon d’une spiritualité « à tonalité d’urgence »
Une spiritualité haïtienne, aujourd’hui, en contexte d’urgence, est une manière de vivre et d’exister. VIVRE, EXISTER :
· Écologiquement, comme amoureux et défenseur de la Nature dont nous faisons partie.
· Œcuméniquement, pour que, croyant et /ou non croyant, nous allions au-delà de nos différences, pour faire l’unité face aux urgences haïtiennes qui nous interpellent.
· Responsablement, dans l’usage des moyens de communication sociale (MCS).
· Courageusement et méthodiquement, dans la lutte contre une mentalité de jalousie ou d’envie.
· Solidairement, dans la création de l’unité dans la différence, aidant à construire une communauté et une société plus fraternelles.
· Lucidement, dans le refus de vivre un amalgame de croyances qui mélangerait vodou, sectes, islam, protestantisme, catholicisme etc. Nous appartenons au catholicisme, disons-nous, mais nous y ajouterions des ingrédients de toutes les croyances. Soyons honnêtes : cela n’est pas de l’œcuménisme. Œcuménisme il y en a quand, comme chrétiens catholiques, nous sommes clairement identifiés, sachant qui nous sommes, et fermement convaincus de notre appartenance à notre foi chrétienne et catholique. Alors seulement, pourrons-nous nous joindre aux autres pour répondre avec eux aux cris alarmants de l’urgence haïtienne.
· Joyeusement, vivre notre option pour Jésus le Christ et son Projet. Puis, fortifier, avec l’aide et la force de l’Esprit de vie, nos valeurs évangéliques, tout en combattant les non-valeurs et les forces de mort qui nous entourent et qui sont en nous tous. Parmi ces non-valeurs, y a la « peur » qui est un handicap sérieux pour faire face à l’urgence en Haïti : la peur des loas, la peur des mauvais esprits, des lougarous, des zombis, des mauvais sorts, la peur de tous les phénomènes que nous n’arrivons pas à expliquer, la peur de « l’autre » qui nous menace en nous lançant : « c’est bon, tu verras » (se bon,wa wè).
Cette peur, qui est consciemment ou inconsciemment collée à nos entrailles, nous porte à recourir à des « moyens de protection », sortes de talisman auquel on attribue des vertus magiques de pouvoir surnaturel de protection, et capable de neutraliser la force de l’autre qui nous fait peur. Dans notre mentalité, nous croyons que quelqu’un qui ne nous aime pas peut même arriver à nous « faire du mal à distance ».
Donc, nous avons peur non seulement du poison qui peut nous tuer(et cette peur est naturelle), mais en plus, de toutes formes de mauvais esprits invisibles(peur surnaturelle). Nos rêves sont interprétés de manière surnaturelle ; pour certains y a des maladies qui sont surnaturelles. Pour d’autres, il y aurait dans la Bible, tel ou tel psaume qui détient une efficacité mécanique. Il arrive à des Haïtiens et des Haïtiennes de penser que tel psaume serait un psaume monté qui peut être utilisé contre leur ennemi. Et les gens viennent parfois nous consulter, nous les prêtres, pour les aider. Ils repartent déçus quand nous leur disons que des psaumes montés n’existent pas. D’où urgence brûlante pour une éducation de la foi.
Nous sommes ainsi tiraillés entre le Dieu de Jésus et d’autres dieux et/ou d’autres forces. La mentalité magique, superstitieuse et fétichiste peut même chez certains, cohabiter harmonieusement avec leur appartenance à l’Eglise catholique, à leur statut de prêtre, de religieux ou religieuse. Donc, rien d’étonnant si on apprenait que tel prêtre fréquente des loges de la franc-maçonnerie. Il serait à la recherche d’une force pour se protéger. Oui, il sera très difficile de déraciner en nous notre mentalité magique et superstitieuse ainsi que, notre mentalité de ruse et de marronnage. C’est difficile. Ça prend du temps. Mais, pour Dieu rien n’est impossible. Et puis, c’est Jésus lui-même qui nous demande de faire un choix entre le Dieu qu’il nous révèle et les autres dieux.
Alors, nous devons choisir son Esprit, ou bien prendre partie pour les autres esprits. Que notre Dieu, Père, Fils, Esprit nous délivre de cette double appartenance. Qu’il habite en nous avec toute sa force pour utiliser la pédagogie qui est la sienne. Il pourra ainsi nous libérer de notre vie haïtienne éclatée intérieurement et extérieurement. Nous portons un fardeau qui nous enlève la joie, la liberté et le bonheur.
Comment nous libérer de ce fardeau ? La solution est dans une conversion religieuse radicale qui fera de nous des amoureux et des amoureuses de Dieu. Nous remettrons au Dieu de Jésus la totalité de notre vie. Il y occupera toutes les places, tous les recoins, et dans tous les détails. Nous mettrons en lui toute notre confiance, pendant que de notre côté, nous ferons tout ce qui dépend de nous. « Aides-toi, comme on le dit souvent, et le Ciel t’aidera ».
L’Esprit de Dieu veut et peut nous tirer de cette prison, la prison de notre mentalité. Mais, nous devons être à son écoute pour d’abord prendre conscience de ce qui, en nous, ne vient pas de Lui, pour vouloir ensuite, nous débarrasser de tout ce qui veut prendre Sa place, et enfin pour Le laisser casser la chaîne faisant de nous des prisonniers et de nous-mêmes et des autres.
Une spiritualité en tonalité d’urgence, une spiritualité intégrale
Tel est le rôle de la spiritualité. Elle nous invite à vivre selon l’Esprit du Christ. L’Esprit du Christ nous donne vie. Il nous alerte contre tout ce qui n’est pas vie. Il nous habilite à bien lire les signaux d’urgence qui montrent que notre pays est menacé. La spiritualité chrétienne est intégrale, capable de nous faire voir Dieu en toutes choses et toutes choses en Dieu. Elle nous rappelle la promesse de Jésus, celle de nous donner un Pédagogue, l’Esprit qui nous conduira à la Vérité entière.
Or, dans une vie partagée entre l’Esprit de Dieu et d’autres esprits, une partie de nous-mêmes nous est cachée et nous n’y voyons pas Dieu. L’expérience chrétienne révèle que plus nous connaissons Dieu, plus nous nous connaissons nous-mêmes. La spiritualité intégrale vise à greffer la totalité de nous-mêmes sur le Dieu vivant. Alors seulement, pourrons-nous secourir notre pays en état d’urgence.
Une spiritualité intégrale est opposée à une spiritualité dichotomisante qui coupe la réalité en plusieurs morceaux, séparés les uns des autres. Une spiritualité intégrale qui se veut, aujourd’hui, haïtienne, se fait à l’écoute de l’urgence dans notre pays en détresse. C’est une spiritualité qui nous prend dans notre globalité, dans notre relation avec Dieu, avec les autres, avec la Nature et avec nous-mêmes. Elle nous permet d’écouter trois cris d’urgence : celui de la Nature opprimée (la Nature), celui des appauvris et des miséreux(les autres), et celui de l’Esprit qui gémit en nous (nous-mêmes). Ces trois cris qui sont solidaires entre eux attendent un quatrième cri : le tien, le mien, le nôtre. Un cri qui nous interpelle à nous engager. Avec la grâce de Dieu, nous désirons que la spiritualité ignatienne soit un mode d’engagement des jésuites d’Haïti.
Notre « oui » nous ouvrira la porte de l’espérance et de la joie de Dieu. Une petite fenêtre lumineuse de notre cœur nous fera voir Dieu engagé en Haïti, aujourd’hui, avec nous, par nous, et pour nous.
Père Midy Godefroy, sj.
Port-au-Prince, 04 Janvier 2016.